‘Mes plus belles années‘ ( ‘Lost Islands‘ )
de Reshef Levi, Israël, 2008, 1h43
Avec Michael Moshonov, Oshri Cohen
Sortie : 24 décembre 2008
CRITIQUE. C’est l’histoire d’une époque. « Celle où les voitures roulaient au whisky« . On fait l’amour, on roule, on joue, on vit au rythme des tubes disco. Les 80’s, à la sauce hébraïque. Erez, Ofer et Neta vivent tranquillement leur adolescence dans cette période d’euphorie nationale.Epoque charnière où Israël signe une paix… et déclare une guerre : les troupes de Tsahal quittent le Sinaï en 1979 et s’engagent au Liban Sud en 1982.
« Les années 80 ont marqué la fin de l’âge de l’innocence. Encore sous l’influence de l’Holocauste, (…) personne ne remettait en question les actions d’Israël pendant le conflit. Mais en 1982, la situation a changé avec la guerre. Ce fut la première guerre que la télévision amena dans nos foyers, avec son lot quotidien de scènes difficiles. (…) Pour la première fois, nous n’avions plus le sentiment qu’une justice absolue était de notre côté, et avons réalisé que la route menant à la paix était longue et difficile« , explique le réalisateur.
C’est aussi l’histoire d’une famille, dans laquelle on reconnaît aisément l’histoire de toutes les familles. Le réalisateur s’est inspiré de la sienne, notamment pour le personnage du père, rêveur qui préfère les cactus aux bégonias et dirige sa famille avec fermeté et loyauté. Le personnage de la mère, lui, a été entièrement composé pour le film ; un personnage dépassé par ses propres émotions, un peu injuste mais extrêmement touchant.
« Une famille c’est comme une main. Chaque doigt est facile à casser. Mais ensemble, vous êtes invincibles« , affirment plusieurs fois les personnages du film. Une comparaison qui rappelle celle du film de David Lynch, ‘The straight story‘, où la famille est comparée à un assemblage de brindilles : chaque brindille est vulnérable lorsqu’elle séparée des autres, mais assemblées, on ne peut en briser aucune.
Cet hymne à la famille, composé par Reshef Levi, est enfin et surtout l’histoire d’une perte… Avec la vie, avec ce qui arrive malgré soi, avec les guerres, avec les erreurs commises… Des îlots de bonheur (cf. le titre original du film: ‘Lost Islands‘) se perdent, parfois pour toujours, en grandissant.
-« Un homme sans rêves n’a plus qu’à mourir« , énonce le père.
-« Qu’est-ce qu’un rêve ? , rétorque le fils. On en fait un nouveau tous les jours« .
Ce succès du box-office israélien (plus de 200 000 entrées lors de sa sortie l’été dernier… et quatre récompenses aux Ophirs) propose une palette d’acteurs mémorables, premiers et seconds rôles, toujours justes, toujours tendres : Oshri Cohen, que nous avions repéré dans ‘Beaufort‘, Michael Moshonov qui tient ici le rôle principal et que nous avions découvert dans ‘Tehilim‘, Orly Zilberschatz (qui jouait la mère dans ‘Les Ailes Brisées‘), ou encore Schmil Ben Ari (‘Va, vis et deviens‘).
Un film simple, riche et ensoleillé.
Vocabulaire…
Je n’ai pas vu le film mais si il joue encore je vais y aller.
Par contre juste une précision pour le texte. On ne peut pas parler d' »hebreux ». les hébreux c’est la période biblique… Dans les années 80 ce sont des israéliens!!! Ce n’est pas comme en français où pour faire de l’humour on parle de gaulois au lieu des français. Là cà ne passe pas du tout 🙂
Gros bisous
Emma
Salut emmanuelle,
Contente de voir que je t’ai donné envie d’aller voir le film.
Pour ce qui est de ta précision de vocabulaire… je sais bien sûr qui sont les Hébreux, qui sont les Israéliens et la différence entre ces deux termes.
En français, le terme « Gaulois » pour désigner les « Français » est tout aussi impropre que le terme « Hébreux » pour désigner les « Israéliens ». Marseille n’est plus une cité « Phocéenne », et Lyon n’est plus « la capitale des Gaules ».
Ce que je veux dire c’est que j’ai choisi d’écrire que « les 80’s débarquent chez les Hébreux » en connaissance de cause. Il n’y a pas de message derrière (genre « les Israéliens de1980 étaient des primitifs »… si c’est ce que tu as compris). Ce n’est qu’une pirouette de style… pauvre certes, facile aussi… mais il n’y a pas, selon moi, de quoi se vexer non plus : les Lyonnais ne se vexent pas, les Marseillais non plus… alors les Israéliens comprendront – j’en suis sûre – aussi, cette béquille d’écriture sans la prendre mal.
Mais tu as raison de m’encourager à être plus précise, Emmanuelle. Ce que je tâcherai de faire dorénavant.
Bonne année à toi, et à tous !
N’oubliez pas d’assister au dernier film de Tsahal : « Massacre à Gaza »
Il est vrai, « SG », qu’il semble un peu futile de parler de cinéma et de musique disco quand des bombes frappent, des chars avancent, et des armes tirent. Vous avez raison de le rappeler.
Il demeure essentiel, pourtant, de ne pas tout mélanger, surtout dans des moments aussi difficiles où les raccourcis et les amalgames sont vite faits.
Contentons nous donc ici, une fois de plus, de saluer le travail des réalisateurs israéliens et palestiniens qui prônent pour la plupart le dialogue, la compréhension de l’Autre, et le silence des armes.
je viens de voir le film « mes plus belles années » et j’ai beaucoup aimé ce mélange d’humour de légèreté et d’émotion.
Compte -tenu de la situation politique,le cinéma israelien montre qu’il peut aborder tous les sujets et ainsi acquérir de vraies lettres de noblesse.en effet les derniers crus sont particulièrement réussis!
Bonne année
Catherine
coucou yasmina, je voulais te dire que je trouve très cool tn article sur le film, en tout cas un article qui donne envie d’aller le voir …
Je voulais savoir si tu connaissais le titre de la chanson de la fin en hébreu ?
Merci et bonne année
Ca me donne aussi envie de le voir ! Malheureusement pas ici, car pour une raison mysterieuse les films presentes au festival de Philadelphie ont presque tous deja ete presente a Paris ( ! ) meme chose pour NY. Il faudrait que j’enquete un peu sur le sujet (?)
Bonne annee a tous!
Ah oui… là il va falloir essayer de comprendre pourquoi, pour une fois, les Etats Unis ont du retard sur l’Europe…
en effet… 🙂
@ Alexia : le souci c’est que j’ai re-regardé le film exprès pour voir quelle était la chanson de fin, et elle n’est pas en hébreu…
Mais voici le lien vers le dossier de presse. Dessus il y a la liste des chansons du film. J’espère que tu trouveras ta réponse. Bonne journée.
Je propose à chaque français manifestant criant “Nous sommes tous des palestiniens” de lui retirer sa carte d’identité française et lui offrir une identité palestinienne, l’amener à Gaza et donc l’encourager à être réellement solidaire avec cette cause. A mon avis, pas moins de 1% continuerait la route. Non ?
Bonjour Israel,
Je laisse votre commentaire en ligne parce que peut-être que quelqu’un voudra réagir. MAIS
1. Ce que vous dites me semble stupide, et je suis désolée d’employer ce terme. Vous feriez bien de vous renseigner sur le conflit parce que visiblement vous n’en avez qu’une connaissance très superficielle et émotionnelle (oui, je mets la stupidité de votre remarque sur le compte de l’ignorance et de l’émotion, cela vaut mieux).
2. Ce blog n’est pas le lieu pour exprimer ce genre de positions farfelues. Je vous demanderai donc, à l’avenir, de bien vouloir aller cracher votre venin ailleurs.
Bonne journée.